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Le plus grand marché de l’Art contemporain Africain

Nous dénichons chaque jour pour vous les meilleurs artistes contemporains africains.

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Bataille judiciaire autour d’un masque Fang

Septembre 2021 : un brocanteur du Gard est appelé par un couple de retraités pour vider leur résidence secondaire. Parmi les objets récupérés se trouve un masque Fang de la société du Ngil, au Gabon, négocié entre les parties pour 150€. Le masque a vraisemblablement été « collecté vers 1917, dans des circonstances inconnues, par le gouverneur colonial français Victor Edward Maurice Fournier », aïeul du couple de retraités. Le brocanteur fait ensuite estimer l’objet dans une maison de vente de Montpellier, résultat : 300 000€ pour ce « rarissime » masque. Il en existerait en effet qu’une dizaine connue de ce type. Le masque est mis aux enchères le 26 mars 2022 et adjugé à 4,2 millions d’euros à un collectionneur demeuré anonyme.

Le couple de retraités découvre alors cette vente dans les médias et se sent floué : il décide donc d’entamer une procédure judiciaire à l’encontre du brocanteur. Leur avocat explique en effet que le couple n’aurait jamais cédé ce masque à un prix si dérisoire s’ils avaient eu connaissance de sa valeur réelle ou en tout cas estimée sur le marché. Le brocanteur leur propose donc la somme de 300 000€, valeur estimée initialement par la maison de ventes. Le couple refuse et entend réclamer davantage.

Troisième partie de ce débat : l’État Gabonais dépose une plainte pour recel, souhaite faire annuler cette vente et demande la restitution du masque.

Le délibéré est prévu pour le 19 décembre 2024. En attendant, les fonds sont bloqués et la localisation du masque demeure inconnue.

Par Artafricain.info

Le corps dans tous ses états à la foire d’art 1-54

Corps contraint, corps colonisé, corps magnifié… Du 12 au 15 octobre 2023, Somerset House met à l’honneur, plutôt sagement, l’individu noir, toutes positions et représentations confondues.

Un corps comme en apesanteur qui se dégage d’un ciel saturé de couleurs pâles, où l’on distingue un soleil blanc et des dizaines de corps flottant dans des positions étranges : l’œuvre, présentée par la 193 Gallery, s’intitule Seul face au monde. Signée par l’artiste ivoirien Pascal Konan, elle est visible jusqu’au 15 octobre à Somerset House (Londres), où se tient la onzième édition de la foire d’art contemporain africain 1-54 (62 exposants, 170 artistes) créée par la Marocaine Touria El-Glaoui.

Représentations à l’infini

Quelles que soient leur spécificité et leur amplitude, les foires d’art sont, partout dans le monde, d’éphémères états des lieux de la création. Si leur vocation est essentiellement commerciale, elles permettent néanmoins d’entrapercevoir les préoccupations, les angoisses, les espoirs d’une partie de l’humanité à un instant précis. La tendance qui se dégageait l’année dernière avec une forte présence de « black portraits » semble s’être considérablement amplifiée cette année. L’œuvre de Pascal Konan, qui montre un corps à la fois soutenu par la communauté des autres corps et séparé d’eux, pourrait en être un symbole.

Le corps, et plus précisément le corps noir, est la figure centrale qui revient sans cesse dans la majorité des galeries exposantes de cette édition d’1-54. Corps de femmes, corps d’hommes, corps entiers, corps amputés, corps colonisés, corps assumés, corps transformés, corps magnifiés, corps contraints, corps quotidiens, il serait possible de prolonger la liste à l’infini tant il y a de manières de représenter notre enveloppe charnelle. D’autant que les artistes contemporains ne s’interdisent aucun média : si la peinture domine largement, le corps est aussi abordé par la photographie, le collage, le tissage, le dessin et, plus rarement, la sculpture. Certains n’hésitent pas à mélanger les moyens d’expression, la broderie s’invitant souvent dans la peinture, et la peinture elle-même n’hésitant pas à s’imposer à la photographie.

Effet de rattrapage

Sans doute faut-il voir dans cette abondance de corps réalistes un effet de mode – le succès commercial de peintres comme la Britannique Lynette Yiadom-Boakye ou le Ghanéen Amoako Boaffo ayant peut-être inspiré certains créateurs.

Sans doute faut-il y voir, aussi, un effet de rattrapage. Pendant des années, le corps noir a été exclu d’une histoire de l’art dominée par l’Occident. Pour le moins, placé à sa périphérie, tantôt sujet subalterne, tantôt projection exotisante et érotisante d’artistes occidentaux voyageurs, comme l’a bien montré l’exposition Le modèle noir de Géricault à Matisse au Musée d’Orsay, à Paris, en 2019. Désormais, avec force et détermination, l’individu noir n’est plus objet mais sujet, il s’affirme et clame fièrement son existence.

Rendre le regard

Présenté par la galerie Éric Dupont, le Béninois Roméo Mivekannin se place dans cette perspective avec sa série sur les « modèles de l’histoire de l’art ». Reprenant des toiles célèbres de l’histoire comme Le repos des modèles (1905) de Felix Vallotton, ou Janissaire et Eunuque (1876) de Benjamin Constant, l’artiste les réinterprète à sa manière en redonnant un regard à ceux qui en ont été privés.

« Souvent, ces toiles sont des projections de l’Occident sur l’Orient, et les Africains qui y sont représentés ne jouent qu’un second rôle, dit-il. Me sentant souvent à la fois d’ici et d’ailleurs, j’ai voulu raconter une contre-histoire, montrer la construction du cliché. » Aux corps qu’il peint d’après des modèles anciens, il a souvent donné son propre visage. « Ce sont pour la plupart des autoportraits, il y a quelque chose de moi dans le regard, explique-t-il. J’essaye de donner à voir un regard plutôt qu’un corps dominé. »

Femmes indigo

Ce genre de regard, où s’expriment la fierté, l’indépendance, la liberté, les doutes parfois, nombre de peintres le cherchent avec plus ou moins de succès. C’est notamment le cas de l’Ougandaise Stacey Gillian Abe (Galerie Unit London) et ses portraits de femme indigo relevés de fines broderies.

Même chose chez Giana de Dier (Galerie Krystel Ann Art), artiste née en 1980 au Panama, qui à travers ses collages, rend hommage aux Afro-Caribéens employés à la construction du Canal de Panama, au début du XXe siècle. Souvent, pour ne pas dire la plupart du temps, le corps représenté est politique. Il raconte une histoire d’oppression – raciale, patriarcale – et s’affirme dans toute sa résilience.

Sankara, Fela, Mandela, Nkrumah…

Avec sa série Icons in the White House, le Nigérian Ayogu Kingsley (né en 1994) va même jusqu’à représenter de grandes figures de l’histoire africaine ou africaine-américaine comme Frantz Fanon, Chinua Achebe, Winnie Mandela, Malcolm X. Sur une même toile, il ose rassembler Thomas Sankara, Fela Anikulapo Kuti et Kwame Nkrumah. Une forme de célébration a posteriori de personnages unanimement célébrés qui n’a rien de révolutionnaire aujourd’hui.

Pastiche grinçant

D’autres artistes utilisent la peinture du corps pour jeter le trouble, interroger notre rapport au monde, à l’autre, à l’histoire. Dans un pastiche grinçant de la Leçon d’anatomie (1632) du Néerlandais Rembrandt, le Congolais Amani Bodo propose une Leçon d’anatomie sur la croissance de l’Afrique (galerie Primo Marella) représentant des chirurgiens blancs en train de disséquer une statuette africaine !

Chez The African Art Hub (TAAH), galerie en ligne, le Nigérian Ibrahim Bamidele reprend lui aussi des codes européens – ceux de l’icône sacrée – en intégrant des personnages albinos dans d’étranges scènes bibliques sur décor saturé de wax. Parfois, l’approche est plus douce, comme chez la Sud-Africaine Leila Rose Fanner qui représente des femmes à tête de fleurs dans des tableaux oniriques faisant la part belle à la nature et à la spiritualité (Faerie Tales Series, Galerie Carole Kvasnevski).

De manière assez surprenante, on notera que la peinture du corps ne donne lieu à aucune outrance ou provocation. La plupart du temps, il s’agit pour les artistes de s’affirmer en tant qu’individu, d’exiger dignité et reconnaissance. Le sexe ? La violence physique ? Alors qu’ils dominent notre présent, ils ne sont guère représentés ici. La foire 1-54 reste bien sage, voire politiquement correcte.

Au cœur de la lumière

Tant de corps rassemblés dans les allées de Somerset House font inévitablement passer les artistes qui travaillent l’abstraction pour des originaux. C’est notamment le cas du Marocain Amine El Gotaibi (MCC gallery, Marrakech) qui a disposé dans la cour du bâtiment douze structures métalliques géométriques, inspirées par la forme des graines de grenade, à l’intérieur desquelles il est possible d’entrer. Titré « Illuminate the light », l’œuvre s’illumine à la nuit tombée – autre façon d’aller à l’encontre des stéréotypes sur les « ténèbres », souvent accolés à l’image du continent.

Les pépites de l’art africain contemporain dans lesquels investir

En Afrique, la scène artistique est à l’image de cet immense continent: foisonnante et riche de diversités. Elle est aujourd’hui financièrement accessible.

Cet article est issu du Figaro Magazine

À la une des journaux, les records aux enchères des masques anciens (ils dépassent régulièrement 5 millions d’euros) occultent la dynamique scène artistique contemporaine africaine. Malgré une tendance à la surchauffe, elle est loin de cette folie des prix et l’amateur peut aisément y trouver son bonheur. Depuis moins de dix ans, des salons lui sont consacrés, des ventes aux enchères sont organisées en France ou à l’étranger et de nombreuses galeries européennes représentent et défendent ces artistes.

En France, c’est en 2015 l’exposition «Beauté Congo» à la Fondation Cartier qui révèle au grand public la création contemporaine africaine. La même année, la Biennale de Venise récompensait d’un lion d’or le sculpteur ghanéen El Anatsui. Peu avant, en 2013, fut inaugurée à Londres la première foire européenne d’art contemporain africain 1-54 (1 pour le continent et 54 pour le nombre de pays le composant). Puis le Salon Akaa (Also Known as Africa) ouvrit…

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Culture : l’art contemporain africain connaît un regain d’intérêt

« Je suis stupéfaite de voir que l’on dépense encore de l’argent pour mon travail », dit Sokari Douglas Camp en riant.

L’artiste d’origine nigériane fait partie des sculpteurs les plus en vue au monde, et ses créations géantes en acier ont dominé les espaces des principaux musées, galeries et collections du monde entier.

Ses œuvres ont même été exposées aux sièges des deux chambres du Parlement du Royaume-Uni.

Certaines œuvres de Mme Douglas Camp sont actuellement exposées au Victoria & Albert Museum, à côté d’une sculpture d’Auguste Rodin. Il n’est donc pas surprenant que ses sculptures, qui se vendent à des dizaines de milliers de livres, aient attiré l’attention d’institutions et de particuliers aux poches bien remplies.

Elle se décrit, en plaisantant, comme étant « en train de vivre un moment », bien que sa carrière remonte aux années 1980.

Des clients de la City (le quartier de la finance à Londres) sont venus et ont dit : « Je veux acheter ceci, cela et cela. » Dans un endroit comme le British Museum, par exemple, des gens viennent acheter ceci ou cela. « Et on se dit wow ! »

L’art contemporain est considéré comme l’œuvre d’artistes vivants ou décédés durant ces dernières années. Alors que l’art moderne s’applique généralement aux œuvres datant des années 1880 à 1970.

Mme Douglas Camp n’est pas le seul artiste africain contemporain à bénéficier d’un regain d’intérêt.

Selon le consultant ArtTactic, la valeur des ventes aux enchères d’art africain contemporain et moderne a augmenté de 44 % pour atteindre le chiffre record de 65,6 millions de livres sterling, environ 49,5 milliards de francs CFA, l’année dernière.

Ces 49,5 milliards de francs CFA représentent peut-être une proportion relativement modeste des 2,7 milliards de dollars US (environ 1 821,6 milliards de francs CFA) de ventes aux enchères d’art moderne et contemporain en 2021. Mais certains experts affirment que, malgré l’augmentation de la demande, l’art africain est encore sous-évalué, ce qui attire beaucoup d’attention.

« Les qualités esthétiques de mes pièces sont définitivement étrangères aux autres idées occidentales. Il faut beaucoup de temps à l’Occident pour accepter que d’autres peuples ont des idées, des cultures et des traditions dignes d’intérêt », déclare Mme Douglas Camp.

Giles Peppiatt, directeur de l’art africain moderne et contemporain chez les commissaires-priseurs Bonhams, est l’une des figures de proue dans ce domaine. Sa dernière vente aux enchères a attiré des offres du monde entier, l’intérêt de l’Extrême-Orient étant particulièrement fort.

« C’est un marché très bouillant. Il y a des œuvres d’artistes africains qui atteignent plus de 1 million de livres sterling (754,3 millions de francs CFA) et d’autres œuvres d’artistes africains qui atteignent 500 000 livres sterling (377,15 millions de francs CFA) alors qu’il y a quelques années, elles n’atteignaient que 10 000 à 15 000 livres sterling (7,54 millions à 11,3 millions de francs CFA », dit M. Peppiatt.

Au sommet de la pyramide du marché, les prix des enchères peuvent être encore plus élevés. Par exemple, un tableau de l’artiste ghanéen Amoako Boafo s’est vendu 3,4 millions de dollars (2,3 milliards de francs CFA) à Hong Kong fin 2021 – plus de 10 fois le prix attendu.

« Les meilleures œuvres et les plus belles ont tendance à s’apprécier le plus », explique M. Peppiatt.

Quels sont donc les moteurs du marché ?

Selon Giles Peppiatt, les grandes institutions internationales comme la Tate à Londres et le Metropolitan Museum of Art à New York s’empressent de rattraper des années de négligence du secteur.

« Lorsqu’un musée achète, c’est un signal fort pour les collectionneurs privés, explique-t-il. Ce qui, à son tour, contribue à faire grimper les prix. »

De manière contre-intuitive, le chaos économique provoqué par la pandémie a peut-être aussi contribué à stimuler l’intérêt des collectionneurs fortunés.

« Les investisseurs de cette nature ne veulent pas garder de l’argent liquide. Ils n’en tireraient rien à la banque. Ils ont donc acheté de l’art », explique M. Peppiatt.

L’expansion rapide des ventes aux enchères en ligne et les promotions effectuées via des plateformes comme Instagram ont également aidé en booster l’exposition des artistes africains.

Mais le fait que votre œuvre se vende à de gros prix aux enchères ne signifie pas qu’un artiste peut immédiatement sabrer le champagne.

Les artistes vendent généralement leurs œuvres par l’intermédiaire d’une galerie, qui les expose et les commercialise. La galerie prend généralement environ 50 % du prix de vente.

Si un acheteur revend l’œuvre et double peut-être son argent, l’artiste ne verra qu’une petite partie de ce profit.

En Europe, la redevance maximale payable au créateur de l’œuvre est de 4 % du prix de vente aux enchères.

Des prix de vente aux enchères élevés peuvent signifier que votre galerie est en mesure de facturer davantage vos autres œuvres, mais l’augmentation ne sera probablement pas stratosphérique, selon M. Peppiatt.

Possédant environ 500 pièces d’art africain contemporain et moderne, l’homme d’affaires britannique Robert Devereux est un collectionneur de premier plan. Il en a quelques-unes à son domicile, en prête d’autres, mais la plupart sont conservées dans des entrepôts.

Il a quelques conseils à donner à ceux qui cherchent à s’enrichir rapidement sur le marché. « Il est extrêmement dangereux d’acheter de l’art en tant qu’investissement. C’est un marché imprévisible, les objets sont à la mode ou ne le sont pas… » affirme Robert Devereux.

M. Devereux dit qu’il a amassé sa grande collection simplement par amour de l’art et des créateurs. « J’ai tendance à acheter les œuvres des artistes au début de leur carrière. Je pense que c’est à ce moment-là que les artistes ont besoin de soutien. Je n’achète jamais pour investir. Jamais. »

Certains pays africains, dont le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Ghana, développent des marchés régionaux florissants pour les œuvres d’art. Mais le manque de soutien de la part des gouvernements, les problèmes d’ordre infrastructurel et la pénurie de formations artistiques freinent la croissance du marché de l’art.

Le commerce mondial de l’art africain est donc dominé par les collectionneurs et les institutions de Londres, New York et Hong Kong.

M. Devereux pense que cela doit changer. Il s’efforce de soutenir les organisations artistiques de base sur le continent, avec son African Arts Trust.

Il a souhaité donner un coup de pouce à ce travail en vendant plus de 70 pièces de sa collection, jeudi 13 octobre, lors d’une vente aux enchères chez Christie’s, à Londres. La vente comprendra des œuvres d’artistes émergents, mais aussi de grands noms comme le sculpteur ghanéen El Anatsui, dont le tableau New Layout s’est vendue à 1,9 million de dollars US (1,28 milliard de francs CFA) à New York, l’année dernière.

« Même si cette vente est insatisfaisante, elle rapportera certainement beaucoup plus que ce que les pièces m’ont coûté », dit-il.

Des artistes africains tentent également d’aider la prochaine génération à se déployer sur le continent.

Commerce international

« Certains artistes de certains pays africains, qui réussissent bien à Londres, commencent maintenant à se retourner vers leur propre pays », explique Melanie Gerlis, une chroniqueuse financière du Financial Times, spécialisée dans les arts. « Vous voyez des artistes qui investissent de l’argent dans les écoles d’art – pour vraiment développer le système. »

Selon elle, ils interviennent pour combler un manque crucial.

« Beaucoup de ces pays ont des problèmes bien plus importants que le simple fait de rendre un musée agréable à visiter. Le soutien de l’État n’est pas très important. Mais il y a de l’argent privé provenant de particuliers, et ces particuliers sont de plus en plus souvent les artistes eux-mêmes », analyse Melanie Gerlis.

Giles Peppiatt pense que la croissance du commerce international de l’art africain va se poursuivre…

Mme Douglas Camp pense que le chemin à parcourir est encore long. « Il faut beaucoup de choses pour obtenir sa valeur monétaire quand on est une personne différente », dit-elle.

Mais elle pense que l’importance croissante de l’art africain va au-delà de l’argent. « Il s’agit de donner une image plus complète du monde ».

Par BBC NEWS

Après le Covid, l’art contemporain africain revient en force

Biennale de sculpture de Ouagadougou, foires 1-54 à Londres et AKAA à Paris, grande rétrospective Samuel Fosso à la Maison européenne de la photographie… Les Afriques vont colorer l’automne !

L’infâme Covid aura privé les amoureux de l’art contemporain africain de bien des rencontres – et en particulier de l’incontournable Biennale de Dakar (Sénégal) – mais elle n’aura pas eu raison de la volonté de ceux qui, chaque année ou presque, font de la seconde moitié de l’an une fête de la création. Après bien des inquiétudes et des adaptations (rencontres virtuelles, foires hors les murs, wébinaires, etc.), le temps d’une renaissance prudente semble s’annoncer.

La Biennale de Ouaga

Premier rendez-vous de ce mois d’octobre, la Biennale internationale de la sculpture de Ouagadougou (Biso) est de retour, pour sa seconde édition, dans la capitale burkinabè. Créé et piloté par le photographe Nyaba Léon Ouédraogo et par Christophe Person, le directeur du département d’art contemporain africain de la maison de ventes aux enchères Artcurial Paris, l’événement a pour président d’honneur le sculpteur Ky Siriki.

Il se tient cette année du 8 octobre au 6 novembre, avec pour thématique « l’aventure ambiguë », en hommage à Cheikh Hamidou Kane, auteur du livre portant le même titre, âgé de 93 ans. « À travers ce thème, il est proposé aux artistes de sonder la complexité des identités d’Afrique aujourd’hui, dans une ère dite de la post-mondialisation », écrivent les organisateurs. Une vingtaine d’artistes issus de différents pays du continent ont été invités pour l’occasion, et leurs œuvres seront exposées à l’Institut français de Ouagadougou.

Parmi eux, une majorité participera à des résidences de trois semaines à un mois dans des ateliers d’artistes et de designers du Burkina, « dans un échange unique d’expériences et de savoir-faire ». La biennale donnera en outre l’occasion à une vingtaine de lieux d’art d’ouvrir leurs portes et de proposer des expositions : le centre Lukaré, l’atelier KA-YIIRI, les ateliers Maanéré, le Hangar 11, etc. Comme le rappellent justement Nyaba Oudréogo et Christophe Person, « le Burkina Faso témoigne d’une longue tradition de sculpture, notamment avec la technique du bronze à la cire perdue perpétuée dans les communautés et ateliers familiaux ».

La Foire 1-54 de Londres

Une semaine après l’inauguration de la Biso, c’est un autre grand rendez-vous de l’art contemporain qui ouvre à Londres avec la neuvième édition – en présentiel, comme on dit aujourd’hui – de la foire d’art contemporain africain créée par la Marocaine Touria El Glaoui, 1-54. Du 14 au 17 octobre 2021, les collectionneurs et les amateurs seront accueillis sur les rives de la Tamise, dans le cadre toujours envoûtant de Somerset House.

Près de 50 galeries de 23 pays différents présenteront les œuvres de plus de 150 artistes, émergents ou reconnus. La cour de Somerset House accueillera cette année le travail coloré de la Britannnique d’origine ougandaise Lakwena Maciver.

Dans son aile sud, Somerset House proposera, jusqu’au 6 février 2022, une exposition intitulée « We are History » explorant les liens entre le réchauffement climatique et les différents legs du colonialisme. Artistes présentés : la Malgache Malala Andrialavidrazana, l’Algérienne Zineb Sedira, la Nigériane Otobong Nkanga, entre autres. Comme d’habitude, la foire abritera un forum de discussions et de rencontres piloté par Omar Kholeif, directeur des collections de la Sharjah Art Foundation, portant sur le thème : Continental Drift : recuperating the Echoes, the Ghosts, the Songs (« Dérive des continents : récupérer les échos, les fantômes, les chansons »).

Also Known As Africa (AKAA) à Paris

Un mois après 1-54, ce sera au tour de Also Known As Africa (AKAA), lancée par Victoria Mann, d’ouvrir ses portes à Paris, au Carreau du Temple – du 12 au 14 novembre. Sous une forme plus réduite que par le passé, AKAA accueillera 34 galeries physiquement et 6 virtuellement. L’installation monumentale sera confiée à l’artiste Sud-Africain Morné Visagié. À noter que la foire, dans un constant souci de donner du sens à une entreprise commerciale, ne publiera pas de catalogue mais un livre d’art.

Au même moment ouvrira à la Maison européenne de la photographie (MEP – Paris) une grande rétrospective consacrée au photographe camerounais Samuel Fosso. Bye bye Covid, l’art contemporain africain est bien vivant et il le crie.

JeuneAfrique