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Le plus grand marché de l’Art contemporain Africain

Nous dénichons chaque jour pour vous les meilleurs artistes contemporains africains.

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Mois : octobre 2022

Culture : l’art contemporain africain connaît un regain d’intérêt

« Je suis stupéfaite de voir que l’on dépense encore de l’argent pour mon travail », dit Sokari Douglas Camp en riant.

L’artiste d’origine nigériane fait partie des sculpteurs les plus en vue au monde, et ses créations géantes en acier ont dominé les espaces des principaux musées, galeries et collections du monde entier.

Ses œuvres ont même été exposées aux sièges des deux chambres du Parlement du Royaume-Uni.

Certaines œuvres de Mme Douglas Camp sont actuellement exposées au Victoria & Albert Museum, à côté d’une sculpture d’Auguste Rodin. Il n’est donc pas surprenant que ses sculptures, qui se vendent à des dizaines de milliers de livres, aient attiré l’attention d’institutions et de particuliers aux poches bien remplies.

Elle se décrit, en plaisantant, comme étant « en train de vivre un moment », bien que sa carrière remonte aux années 1980.

Des clients de la City (le quartier de la finance à Londres) sont venus et ont dit : « Je veux acheter ceci, cela et cela. » Dans un endroit comme le British Museum, par exemple, des gens viennent acheter ceci ou cela. « Et on se dit wow ! »

L’art contemporain est considéré comme l’œuvre d’artistes vivants ou décédés durant ces dernières années. Alors que l’art moderne s’applique généralement aux œuvres datant des années 1880 à 1970.

Mme Douglas Camp n’est pas le seul artiste africain contemporain à bénéficier d’un regain d’intérêt.

Selon le consultant ArtTactic, la valeur des ventes aux enchères d’art africain contemporain et moderne a augmenté de 44 % pour atteindre le chiffre record de 65,6 millions de livres sterling, environ 49,5 milliards de francs CFA, l’année dernière.

Ces 49,5 milliards de francs CFA représentent peut-être une proportion relativement modeste des 2,7 milliards de dollars US (environ 1 821,6 milliards de francs CFA) de ventes aux enchères d’art moderne et contemporain en 2021. Mais certains experts affirment que, malgré l’augmentation de la demande, l’art africain est encore sous-évalué, ce qui attire beaucoup d’attention.

« Les qualités esthétiques de mes pièces sont définitivement étrangères aux autres idées occidentales. Il faut beaucoup de temps à l’Occident pour accepter que d’autres peuples ont des idées, des cultures et des traditions dignes d’intérêt », déclare Mme Douglas Camp.

Giles Peppiatt, directeur de l’art africain moderne et contemporain chez les commissaires-priseurs Bonhams, est l’une des figures de proue dans ce domaine. Sa dernière vente aux enchères a attiré des offres du monde entier, l’intérêt de l’Extrême-Orient étant particulièrement fort.

« C’est un marché très bouillant. Il y a des œuvres d’artistes africains qui atteignent plus de 1 million de livres sterling (754,3 millions de francs CFA) et d’autres œuvres d’artistes africains qui atteignent 500 000 livres sterling (377,15 millions de francs CFA) alors qu’il y a quelques années, elles n’atteignaient que 10 000 à 15 000 livres sterling (7,54 millions à 11,3 millions de francs CFA », dit M. Peppiatt.

Au sommet de la pyramide du marché, les prix des enchères peuvent être encore plus élevés. Par exemple, un tableau de l’artiste ghanéen Amoako Boafo s’est vendu 3,4 millions de dollars (2,3 milliards de francs CFA) à Hong Kong fin 2021 – plus de 10 fois le prix attendu.

« Les meilleures œuvres et les plus belles ont tendance à s’apprécier le plus », explique M. Peppiatt.

Quels sont donc les moteurs du marché ?

Selon Giles Peppiatt, les grandes institutions internationales comme la Tate à Londres et le Metropolitan Museum of Art à New York s’empressent de rattraper des années de négligence du secteur.

« Lorsqu’un musée achète, c’est un signal fort pour les collectionneurs privés, explique-t-il. Ce qui, à son tour, contribue à faire grimper les prix. »

De manière contre-intuitive, le chaos économique provoqué par la pandémie a peut-être aussi contribué à stimuler l’intérêt des collectionneurs fortunés.

« Les investisseurs de cette nature ne veulent pas garder de l’argent liquide. Ils n’en tireraient rien à la banque. Ils ont donc acheté de l’art », explique M. Peppiatt.

L’expansion rapide des ventes aux enchères en ligne et les promotions effectuées via des plateformes comme Instagram ont également aidé en booster l’exposition des artistes africains.

Mais le fait que votre œuvre se vende à de gros prix aux enchères ne signifie pas qu’un artiste peut immédiatement sabrer le champagne.

Les artistes vendent généralement leurs œuvres par l’intermédiaire d’une galerie, qui les expose et les commercialise. La galerie prend généralement environ 50 % du prix de vente.

Si un acheteur revend l’œuvre et double peut-être son argent, l’artiste ne verra qu’une petite partie de ce profit.

En Europe, la redevance maximale payable au créateur de l’œuvre est de 4 % du prix de vente aux enchères.

Des prix de vente aux enchères élevés peuvent signifier que votre galerie est en mesure de facturer davantage vos autres œuvres, mais l’augmentation ne sera probablement pas stratosphérique, selon M. Peppiatt.

Possédant environ 500 pièces d’art africain contemporain et moderne, l’homme d’affaires britannique Robert Devereux est un collectionneur de premier plan. Il en a quelques-unes à son domicile, en prête d’autres, mais la plupart sont conservées dans des entrepôts.

Il a quelques conseils à donner à ceux qui cherchent à s’enrichir rapidement sur le marché. « Il est extrêmement dangereux d’acheter de l’art en tant qu’investissement. C’est un marché imprévisible, les objets sont à la mode ou ne le sont pas… » affirme Robert Devereux.

M. Devereux dit qu’il a amassé sa grande collection simplement par amour de l’art et des créateurs. « J’ai tendance à acheter les œuvres des artistes au début de leur carrière. Je pense que c’est à ce moment-là que les artistes ont besoin de soutien. Je n’achète jamais pour investir. Jamais. »

Certains pays africains, dont le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Ghana, développent des marchés régionaux florissants pour les œuvres d’art. Mais le manque de soutien de la part des gouvernements, les problèmes d’ordre infrastructurel et la pénurie de formations artistiques freinent la croissance du marché de l’art.

Le commerce mondial de l’art africain est donc dominé par les collectionneurs et les institutions de Londres, New York et Hong Kong.

M. Devereux pense que cela doit changer. Il s’efforce de soutenir les organisations artistiques de base sur le continent, avec son African Arts Trust.

Il a souhaité donner un coup de pouce à ce travail en vendant plus de 70 pièces de sa collection, jeudi 13 octobre, lors d’une vente aux enchères chez Christie’s, à Londres. La vente comprendra des œuvres d’artistes émergents, mais aussi de grands noms comme le sculpteur ghanéen El Anatsui, dont le tableau New Layout s’est vendue à 1,9 million de dollars US (1,28 milliard de francs CFA) à New York, l’année dernière.

« Même si cette vente est insatisfaisante, elle rapportera certainement beaucoup plus que ce que les pièces m’ont coûté », dit-il.

Des artistes africains tentent également d’aider la prochaine génération à se déployer sur le continent.

Commerce international

« Certains artistes de certains pays africains, qui réussissent bien à Londres, commencent maintenant à se retourner vers leur propre pays », explique Melanie Gerlis, une chroniqueuse financière du Financial Times, spécialisée dans les arts. « Vous voyez des artistes qui investissent de l’argent dans les écoles d’art – pour vraiment développer le système. »

Selon elle, ils interviennent pour combler un manque crucial.

« Beaucoup de ces pays ont des problèmes bien plus importants que le simple fait de rendre un musée agréable à visiter. Le soutien de l’État n’est pas très important. Mais il y a de l’argent privé provenant de particuliers, et ces particuliers sont de plus en plus souvent les artistes eux-mêmes », analyse Melanie Gerlis.

Giles Peppiatt pense que la croissance du commerce international de l’art africain va se poursuivre…

Mme Douglas Camp pense que le chemin à parcourir est encore long. « Il faut beaucoup de choses pour obtenir sa valeur monétaire quand on est une personne différente », dit-elle.

Mais elle pense que l’importance croissante de l’art africain va au-delà de l’argent. « Il s’agit de donner une image plus complète du monde ».

Par BBC NEWS